Depuis février de l’année en cours, la ville de Kisangani fait face à un conflit sanglant opposant les communautés Mbole et Lengola dans la périphérie de la commune Lubunga et le secteur de Lubuya-Bera. Une situation née d’une incompréhension des personnes, note Jean Bamanisa Saidi, Gouverneur honoraire de la province orientale et député provincial de la Tshopo élu de 2018.
Dans un échange à bâton rompu avec la presse de Kisangani, jeudi 23 novembre 2023, ce candidat numéro 544 à la députation provinciale s’est montré à la fois choqué et préoccupé par cette situation sécuritaire volatile liée à ce conflit intercommunautaire.
« On ne va pas perdre le temps pour commencer à s’accuser », déplore Jean Bamanisa Saidi.
Cet acteur politique regrette cependant le traitement de cette question vitale dans les réseaux sociaux où les accusations vont sens dessus, sens dessous.
Il appelle par ailleurs toute la communauté nationale à s’investir pour trouver des solutions à ce conflit.
« Cette situation doit nous faire tous peur et nous conscientiser tous pour que nous puissions nous investir à trouver des solutions », a-t-il souligné.
Cette fierté boyomaise la mieux élue de la Tshopo en 2018, martèle qu’il n’appartient pas seulement au Président de la République, au premier ministre, aux ministres de l’intérieur ou de la défense, à la Gouverneure ni aux confessions religieuses de trouver des solutions, mais bien évidement l’ensemble des personnes, toutes les couches confondues, chacune dans sa parcelle du pouvoir et des compétences doivent s’impliquer pour trouver une bonne solution qui soit durable pour la paix dans la ville de Kisangani.
Du moins, il attire l’attention des Tshopolais à éviter de tomber dans le cas de la province de l’Ituri où il a l’expérience. « Tous les conflits sont destructeurs et font reculer non seulement les hommes et les femmes, mais aussi toutes les entités qui ne devront plus connaître le développement, mais une crise », alerte Jean Bamanisa Saidi.
Plan de sortie de crise de Jean Bamanisa Saidi
Selon ce notable de la Tshopo, certaines actions prioritaires doivent être menées pour la sortie de cette crise entre les communautés Mbole et Lengola.
A l’en croire, il y a eu manque de la transparence et de communication lors de la session des terres, tout en fustigeant le silence coupable des leaders de la province de la Tshopo qui semblent ne pas être concernés par cette situation.
Pour ce faire, Jean Bamanisa préconise des pistes que voici pour la sortie de cette crise en vue de nouer avec la paix légendaire de la ville de Kisangani. Il s’agit de :
– La tenue des réunions d’harmonisation entre les leaders d’opinion de la province sur le consensus et les dispositions pratiques d’atténuation des conflits, de cohabitation, en impliquant bien entendu le gouvernement provincial, la société civile, les représentants des communautés et chefs locaux afin d’aboutir à un consensus sur l’atténuation urgente des violences et engagement collectif, par et pour les actions communes de paix et cohabitation pacifique ;
– la Sensibilisation et la conscientisation des différents groupes des communautés en conflit sur la nécessité de la paix et de la culture de la tolérance afin de parvenir à une cessation des violences et à l’amélioration du climat de cohabitation pacifique ;
– La médiation en passant par les consultations à travers les représentants des communautés en conflit, y compris les présumés acteurs des violences, afin de produire un document pour la compréhension de la problématique et l’indentification des pistes de solution ainsi que la résolution politico-administrative des problèmes retenus, lesquels seraient la source de conflit.
Jean-Claude Fundi