24 ans après les guerres de Kisangani, les victimes attendent toujours réparation. Une réparation qui passe par les fonds versés par l’Ouganda à la RDC en guise de sa condamnation par la cour internationale de justice.

Cependant, pour y arriver, l’état congolais a mis en place un établissement public pour gérer les fonds liés à l’indemnisation. Il s’agit du FRIVAO, Fonds Spécial de Réparation de l’Indemnisation aux Victimes des Activités illicites de l’Ouganda.

A Kisangani, certaines victimes s’essoufflent et veulent voir clairs. Elles ne jurent coûte que coûte à leur indemnisation. 

Ce jeudi 4 juillet 2024, quelques victimes ont manifestés devant le gouvernorat de province en déposant un mémorandum à l’autorité provinciale. Dans ce document, ces victimes fustigent le retard dans leur indemnisation, la sélection des victimes et réclament le remplacement de la coordination du FRIVAO, organe habileté en cette matière.

Où en sommes-nous avec l’indemnisation ?

Dans un entretien à bâton rompu, Arthur POKA Pinzi coordonnateur adjoint de FRIVA s’est livré à cœur ouvert à Boyoma Info. De la création de cet établissement public jusqu’au niveau actuel, rien n’a échappé à cette personnalité pour éclairer la lanterne.

Outre la mise en place de FRIVAO explique Arthur Poka, l’approche retenue par la coordination était inclusive et participative en impliquant toutes les parties prenantes, notamment les institutions étatiques, la société civile, les organismes internationaux et l’association des victimes. Et d’ajouter que les réunions et ateliers avec les parties prenantes, le croisement et confrontation des informations avaient résulté à l’enregistrement des victimes et des listes des victimes établies à l’époque des faits.

« Nous avons procédé à l’identification à deux étapes. Nous avions débuté en fin novembre 2023. Et la deuxième étape d’indentification a eu lieu au mois de mars 2024 et qui nous a pris un mois », rapporte Arthur Poka, coordonnateur adjoint de FRIVAO.

Critères d’éligibilité des victimes

En ce qui concerne les critères d’éligibilité pour l’accès à l’indemnisation, deux sont retenus par le FRIVAO. Il s’agit des dommages aux personnes et dommages aux biens.

S’agissant des dommages aux personnes, le FRIVAO a retenu la perte en vies humaines ainsi que l’atteinte à l’intégrité physique. Quant aux dommages aux biens, le FRIVAO s’est apaisanti sur la destruction d’habitations privées, les maisons endommagées, la perte des biens et la destruction d’infrastructures civiles. 

Des victimes certifiées

Le coordonnateur adjoint de FRIVAO annonce qu’à l’issue de deux phases d’identification des victimes, sur un nombre total de 14 818 identifiés par ses services, 3 179 identifiés sont certifiées victimes à ce jour contre 5 127 non éligibles. Arthur Poka ajoute en plus que 1 114 identifiés nécessitent une enquête complémentaire et 5 328 identifiés sont à ce jour convoqués, dont 2 477 pour complément d’information et 2 851 pour consultation médicale.

A en croire Arthur Poka, le conseil d’administration du FRIVAO dans sa rencontre de main 2024 a après examiné le rapport de la coordination sur l’identification et certification des victimes de Kisangani, retenu ce qui suit :

Dommages aux personnes : perte en vies humaines, 741 cas certifiés, dommages corporels 613 cas certifiés en raison de 204 blessé grave ou mutilé et 409 blessés graves.

Il souligne que le conseil d’administration autorise l’indemnisation symbolique de 1 040 dollars américains pour chaque perte en vies humaines, 880 dollars américains pour chaque blessé grave ou mutilé et 400 dollars américains pour chaque blessé léger. Et à ce jour, 73 victimes ont déjà reçu l’indemnisation symbolique via la Rawbank.

 

 

Jean-Claude Fundi

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